[2003] H129 ... H255
Durant l'année 2003, la revue sur internet Problemesis a publié 127 mats aidés, dont 14 multicoups, 26 trois-coups et 87 deux-coups. L'abondance, dans cette dernière section, n'est pas forcément preuve de qualité, et m'a inspiré quelques propos critiques et rétrospectifs. L'on m'avait enseigné, dans ma jeunesse, qu'à la source d'un problème d'échecs il y avait d'abord une idée directrice (pré-conçue), éventuellement affinée devant l'échiquier. Elle était ensuite construite, puis polie pour en parfaire l'aspect. Cette démarche claire a très tôt donné lieu, en mat aidé, à des dérives venant de très haut, du grand Sam Loyd lui-même. En 1860, il publia dans Chess Monthly un h3 assez ordinaire dont on découvrit par la suite une démolition affutée. Au prix d'une simple retouche, Loyd substitua tout bonnement cette démolition à sa solution première ; l'on peut alors poser la question de l'auteur véritable! L'exemple fut largement suivi. La situation empira lorsque la mat aidé court emprunta la voie des "multiphases", tandis que l'ordinateur apporta aux auteurs pressés des flots de démolitions banales. Beaucoup, alors, s'épargnèrent l'effort de passer par le stade de l'idée, se contentant de trier entre les démolitions les moins quelconques. Adieu, dès lors, aux exigences d'homogénéité et d'unité dans la diversité qui sont l'ossature des bons problèmes. Il y eut bien quelques miracles, comme le h6 de Michael McDowell (2° Prix, British Chess Magazine 1979) où ce furent les solutionnistes qui apportèrent la deuxième solution bien homogène. Mais les miracles sont l'exception. Et l'on vit des productions de masse, insipides, se déverser par dizaines dans les chroniques au grand dam des connaisseurs en quête d'esthétique. Ce n'est certes pas un signe de bonne santé pour le h2 moderne, non plus d'ailleurs que l'augmentation considérables des anticipations. Et malgré tout, l'on trouve encore des perles. Le palmarès ci-dessous va tenter d'en identifier quelques unes. J'en ai écarté les problèmes à solutions symétriques. |
Triple promotion en Tour blanche réalisée avec finesse.
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Ces pré-autoclouages avec mats modèles sont bien orchestrés. J'ai aimé que la Dame ne soit pas "collée" à son auguste époux.
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Ce quart de clouage ne pouvait être cyclique. Un bon task, apparemment original. La position "téléphone" l'idée et le discriminant est un peu cru.
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Tiers de clouage seulement (!) mais les jeux sont bien unifiés.
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Méritoire pour un duplex : toutes les pièces et tous les pions sont utiles dans chaque solution.
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Agréable bluette.
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Bons enchainements.
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Bon jeu de lignes.
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Bien construit.
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Même thème que la 2° Mention d'Honneur dans une configuration différente. La comparaison est significative, mais, au moins, il y a une idée.
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L'idée est connue mais c'est une "Letztform".
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Quadruple Indien réciproque.
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Original demi-clouage blanc plein de surprises.
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Bon Zilahi sans belette (no weasel).
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Artistique.
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Curieux thème d'essais.
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Zilahi sans belette.
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Élégant Grimshaw noir.
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Étonnant parcours noir.
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Fort contraste entre le "Platzwechsel" noir et les pas de sentinelle du Fou blanc.
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Triple excelsior animé.
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Captures alternées du pion g6 avec des manoeuvres intéressantes.
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Miniature bien venue.
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Les extra-longs sont toujours difficiles.
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Merci à Yves pour son jugement qui deviendra définitif le 01-05-2004.
Réclamations à Christian Poisson.